J’évoque Seattle sans même parler de Pike Place Market.
C’est dire comment je zappe des tonnes de choses !

 

 

Pike Place Market est sur le front de mer, juste à côté du downtown.
C’est un marché, avec comme spécialité les produits de la mer, avec des marchands faisant vraiment le show. Ainsi à chaque commande, un employé balance le poisson de l’étalage vers un de ses collègues qui se trouve quelques mètres plus loin pour qu’il puisse le préparer pour la vente.

Sous les clameurs de toute l’équipe, qui se compose de six joyeux lurons, qui ne sont pas les derniers à lancer des vannes. Ca attire le client en même temps…

Des marchands de fruits, de fleurs, des artistes de rues, la présence du premier Starbucks historique qui se trouve dans ce secteur, des fanfares de temps à autres, etc…

Bref, un coin vraiment sympa et vivant. Et ces quelques lignes de plus sur cette ville trahissent mon attachement à cette dernière. Mais aimer une ville dépend en grande partie des rencontres qu’on y fait. Le cas échéant elles furent excellentes.

Bref bref, Portland !

J’y arrive en fin d’après midi, en mode encore une fois totalement à l’arrache.

J’ai l’adresse de mon couchsurfer, et une photo de googlemap de celle-ci, mais vu que je l’ai prise depuis mon EeePC, ce n’est pas une carte globale, elle est très réduite. Je n’ai que l’est de Portland, là où loge mon hôte.

 

J’ai bien noté quel numéro de bus prendre et l’arrêt où de dois m’arrêter, mais je n’ai aucune idée où il passe en ville.
Comme d’habitude, on verra sur place !

 

Je sors du dépôt Greyhound, et je pense que je n’ai jamais vu une station Greyhound aussi craignos.
Des homeless partout, et un quartier où la pauvreté est plus que palpable. Et moi qui ne sais point où aller ! Dans la gare, il y a bien des dépliants avec le trajet de dizaines de lignes de bus, mais évidemment pas du mien.

 

Je fais le tour de la gare, quelques arrêts, mais aucun qui desserve le bus qui m’intéresse.

 

J’en vois un à l’arrêt, je questionne le chauffeur, qui me donne les indications. En gros 5 minutes dans un bus pour se rendre downtown, puis je serais à un arrêt qui communique avec le bus dont j’ai besoin.

 

Arrivé à l’arrêt en question, ambiance encore très craignos. La population locale est sensiblement la même que j’ai quitté au dépôt. Les minutes à attendre mon bus sont donc assez longues…

 

Ce dernier arrive enfin, et c’est parti pour 25 minutes dans les quartiers est de Portland.

 

C’est très banlieue à l’américaine.
Beaucoup de zones pavillonnaires, avec quelques commerçants dans certains croisements.
Rien de très particulier.

 

J’arrive à l’adresse de mon hôte. Maison avec petite terrasse et petit jardin, mais pas vraiment dans un état super neuf et propre. Comme toutes celles du quartier.

 

J’avance à pas de loup, et je croise mon hôte et un autre couchsurfer.
Ce dernier installe sa tente sur le petit bout de pelouse, pourquoi pas !

 

La raison étant que la maison va être pas mal pleine cette nuit là.
Mon hôte, d’origine grecque, étudiant dans une Université à dix minutes de son domicile, est un personnage assez compliqué.

 

Très gentil, mais assez taciturne.
Ayant à mon avis peu d’amis, mais accueillant beaucoup beaucoup de couchsurfer, même à la dernière minute.

 

Dans la maison, une couchsufer japonaise. Artiste peintre encore en étude, elle est venue sur Portland juste quelques jours pour assister à une exposition. Elle trimbale avec elle ses quelques toiles, non encore finies. Un style abstrait, explosif et très coloré, que j’aime assez.

 

Je croise encore deux autres couchsurfer, qui partent le jour même. Ces 4 voyageurs se connaissent depuis quelques jours, et cela se sent vu comment les blagues fusent dans tous les sens. L’ambiance est très sympa, même si je me sens un peu comme un cheveux sur la soupe de débarquer au milieu d’eux.

 

Ainsi c’est un peu la maison du bonheur ici. Les deux couchsurfer partent, et deux autres arrivent, un gars et une fille. Nous serons donc cinq couchsurfer cette nuit là !

 

La maison n’est pas spécialement grande, mais le salon peut contenir plusieurs personnes. Une personne sur le canapé, et le reste sur le parquet, en mode old school. Mais quand c’est gratuit on ne se plaint pas, c’est ma devise.

 

Avant cela, on se décide pour aller manger un morceau.
Ca sera mexicain, pour mon premier burrito !

 

Cela consiste en une tortilla, avec légumes et viandes de votre choix à l’intérieur.
Un peu sec, il ne faut pas hésiter à y ajouter de la sauce. De l’épicée à la plus douce, à votre convenance. La tortilla est généralement bien blindée, et vous remplis bien l’estomac !

 

On en profite pour faire un peu plus connaissance.
Mon hôte est donc venu aux U.S il y a plusieurs années pour étudier, et y fait beaucoup de recherches.

 

Il a étudié un peu la psychologie comme son père, et maintenant se consacre plus à l’étude des capacités de notre cerveau.

 

Difficile de lire dans ses pensées.
Est-il réservé, ou aime t-il être en retrait pour observer et étudier les comportements d’un groupe d’individus ?
Ou est-ce un peu des deux ?
Je me suis toujours posé la question.

 

La japonaise est assez unique en son genre.

 

Assez hyperactive, en voulant toujours participer aux discussions, mais d’une manière très…aérienne, ou lointaine, je ne sais pas très bien comment le décrire. C’est un peu comme si elle était shootée en permanence, or que ce n’est pas du tout le cas. Elle rit et s’amuse beaucoup, et elle nous amuse aussi beaucoup car souvent ses phrases ou ses remarques partent en sucette. Un peu comme des météores, on ne sait pas d’où cela vient, et cela disparaît aussi vite que c’est apparu.

 

Les deux dernières personnes à la table sont deux américains, tous les deux voyageurs.

 

Le premier, celui qui dormira dans sa tente, est en fin de trip.
Il a fait les U.S d’est en ouest, puis du sud vers le nord.

 

C’est une personne vraiment intéressante. La personne que l’on rêve tous d’être. Des anecdotes à la pelle. Très sociable, toujours le mot juste, pouvant tourner tout en dérision, quelque soit le sujet. Et humble. Vraiment humble. Le genre de personne que l’on apprécie car l’on sait que l’on passera toujours un bon moment à ses côtés. Malheureusement il partira le lendemain !

 

L’autre américain, Jantzen, traverse les États-Unis de long en large pour quelques mois.
Son domaine de compétence est le graphisme, photographe sur son temps libre. Grand, mais fin comme un trombone. Un peu moins extraverti que son compatriote mais tout aussi friendly.

 

Notre hôte nous apprend durant le repas qu’il mène une étude en ce moment, et qu’il a besoin de volontaires pour passer des tests. Deux sessions d’une heure, avec un dédommagement de $20.

 

Nous nous montrons, moi et Jantzen, bien intéressé par cette offre ! Français ou américain, peu d’importance, on voyage tous les deux avec peu d’économies, donc ces quelques dollars seront les bienvenus.

 

Ce ne fut pour autant pas la raison première de mon envie de participer à ce test.

 

D’une je n’étais pas totalement sûr d’avoir bien compris cette partie de compensation financière.
De deux, je n’ai jamais participé à un truc du genre et cela m’éclatais bien d’y participer, et de mettre les pieds dans une Université américaine.

 

Rendez-vous est donc pris les deux jours suivants pour passer ces tests.
Le dernier couchsurfer, une américaine, était restée à la maison.

 

On fait donc sa connaissance en rentrant du restaurant.
La vingtaine, cheveux longs châtain clair, traits doux mais non enfantins.

 

Musicienne, elle a finie récemment son cursus.
Elle gagne sa vie maintenant comme elle peut.

 

En chantant avec sa guitare dans des lieux publics à travers les U.S.
Ou par moment elle trouve des petits contrats pour jouer dans des bars, festivals, etc…
C’est ce qui l’amène justement à se rendre à Seattle le lendemain.

 

Musicienne, mais pas la bohème/hippie comme on peut en croiser souvent. Au contraire on sent plutôt un caractère fort, beaucoup de volonté et d’assurance, malgré une grande douceur lorsque l’on parle avec elle.

 

Je ne me lasse d’ailleurs pas de l’entendre parler, car elle a une façon de s’exprimer que certaines anglo saxonnes ont et que j’adore. Le flux de la voix est par moment à la limite de l’éraillement, les mots « roulent » dans la gorge. C’est un peu comme le ronronnement d’un chat, mais en version parlée. Ca me caresse l’oreille…

 

Une belle galerie de personnages, et je vais en rencontrer souvent durant ma descente vers le sud des Etats-Unis. Rencontrer des gens très différents les uns des autres, c’est l’une des richesses du voyage, de façon certaine.

 

Le lendemain matin, direction l’Université de mon hôte avec Jantzen pour passer ces fameux tests.

 

Ce campus n’a beau ne pas être très grand si on le compare à d’autres Universités célèbres comme Stanford, UCLA ou Harvard, il reste suffisamment étendu pour pouvoir s’y perdre lorsqu’on le découvre.

 

Des bâtiments éparpillés un peu partout selon son domaine, beaucoup de verdures, des terrains de sports, des logements étudiants et des logos de fraternités que l’on devine. Je suis content de voir tout cela.

 

On est bombardé à longueur de journée d’informations de type « une équipe de l’Université Machin a découvert », « selon une étude de l’Université Machin ». Bon ba cette fois j’y suis dans l’Université Machin !

 

Campus assez désert durant cette période estivale.
Seuls les étudiants-chercheurs doivent y être présents.

 

Dans le bureau d’étude de mon hôte, je prend connaissance avec deux de ses collègues.
Et on m’explique enfin en détail la portée du test que je vais passer.

 

Chaque représentation graphique (cercle, carré, triangle, etc…) peut être retranscrit par un son.
Notre fine équipe a donc développé un algorithme pour « transformer » une image en un son.

 

Le but de l’expérience sera de savoir si notre cerveau peut, après un peu d’entraînement, faire le processus inverse.
Entendre un son et le raccorder à une image.

 

Pour nous aider, on nous donne deux informations au préalable.

 

Le son obtenu est une lecture de gauche à droite de l’image.
Plus l’amplitude du symbole est grande, plus le son produit est grave.

 

Prenons l’exemple d’un symbole qui représente une ligne horizontale, où viennent s’intercaler une grande ligne verticale puis une petite verticale quelques centimètres plus à droite.

 

Le son lié sera un son de même valeur pour la ligne horizontale, qui sera coupé par un son plus grave quelques secondes plus tard pour illustrer la grande ligne verticale, suivi un peu plus loin par un son un peu moins grave pour illustrer la deuxième ligne verticale plus petite.

 

Je m’arrête là pour la théorie, promis !

 

Dans une pièce à part, un ordinateur va me balancer sons et symboles, que j’aurais à relier entre eux. Au départ c’est « assez » simple, le temps n’est pas limité, et vous avez une sélection de plusieurs symboles pour faire votre choix après l’écoute du son. Mais très vite vous n’avez plus que quelques très courtes secondes pour répondre, et le QCM se transforme juste en un « oui/non cette image correspond-t-elle au son que vous venez d’entendre ? ». Ce qui est tout de suite bien plus compliqué. On se mange des séries de 100 symboles durant 4 étapes, entrecoupé de pauses de quelques secondes.

 

Test assez éprouvant à cause de son rythme infernal, mais content de l’avoir passé, et d’avoir servi un peu la science ! A plus forte raison que le sujet n’était pas inintéressant. Et on se dit naïvement, qui sait, peut être que dans dix ou vingt ans cela va déboucher sur quelque chose.

 

L’après midi, on se rend avec Jantzen dans le downtown de Portland pour visiter un peu.

 

Séance de shooting photo à deux, chacun ayant son Canon en bandoulière.
Moi qui a l’habitude de partir en shooting seul c’est assez agréable de le faire à deux.

 

On reçoit (ressent ?) moins de regards intrigués de passants. Et de plus cela permet de se rendre n’importe où sans trop de crainte, comme dans des rues un peu malfamés.

 

Dans le bus qui nous amène au centre ville, je remarque que certaines publicités et annonces sont en espagnol, et que pour le reste quasiment tout est traduit en anglais et espagnol.

 

Je m’attendais à voir ce genre de choses en Californie, où la communauté mexicaine est très présente. Mais pas vraiment en Oregon. Ni d’ailleurs dans l’Etat de Washington, où il y a quelques traductions en espagnol, mais beaucoup moins nombreuses qu’à Portland.

 

Il est donc assez amusant de remarquer les différents mouvements de populations, et leurs incidences sur la culture locale. A Vancouver, tout est traduit en anglais et français de façon historique, et de façon culturelle dû à une forte immigration chinoise vous trouverez beaucoup de traductions en mandarin.

 

Vous n’avez qu’à parcourir que quelques kilomètres, traversez une frontière, pour observer un changement totale.
Voyager dans un pays où on ne parle pas votre langue maternelle est très enrichissant bien sûr.
Mais cela vous donne aussi pas mal de recul sur les langues en tant que telles.

 

Une langue, ce n’est rien de plus qu’un moyen de communication.
Français, anglais, espagnol, russe, qu’importe. Ce sont juste des biais pour communiquer avec autrui. Lorsque l’on commence à changer de langue comme de chemise, on se rend vraiment compte de leurs limites. Le mythe de la Tour de Babel n’est ainsi pas si faux.

 

Aparté faite, revenons à Portland !

 

Pour décrire ce centre ville, je rebondirais sur ma description des quartiers est de Portland : « rien de très particulier ».
C’est vraiment le sentiment qui ressort lorsque j’arpente ses rues. Tout est un peu gris, terne. Même les espaces verts sont ternes, ils ne sont pas rayonnant, ils ne donnent pas vraiment envie de s’y arrêter.

 

Il y a bien le Steel Bridge de sympa à voir, qui est un pont datant de 1912, composé d’acier et ayant la particularité d’avoir deux niveaux. Un pour le trafic routier, l’autre pour le trafic ferroviaire et piétons/cyclistes.

 

 

Ainsi que le Pioneer Courthouse, palais de justice et plus ancien édifice fédéral du Nord-Ouest pacifique, datant de 1875.

 

Idem pour les stands de restauration typique à Portland.

 

Ce sont des petites cuisines mobiles, le plus souvent plus petits qu’une caravane, qui viennent s’installer sur des parkings du downtown. Cela représente une bonne dizaine de cuisines différentes, où chaque restaurateur propose des plats typiques de son pays. Quasiment toutes les cuisines du monde y sont représentées.

 

Mais à part cela, le downtown ne m’a pas émerveillé plus que ça. Malgré le fait qu’il n’y ait pas de grandes tours, malgré la présence de bâtiments en briques rouge. Il m’a laissé un côté fade dans la bouche. Il y a sûrement des coins plus sympa, en commençant peut être à l’extérieur du centre ville, mais je n’ai pas eu le temps pour m’y rendre.

 

Une fois rentré à la maison, notre hôte nous informe qu’il s’excuse d’avance, car il ne sera pas disponible pour nous divertir ce soir là. Ayant une partie de…MMORPG de prévu. Voilà voilà. Son côté bipolaire se retrouve renforcé à mes yeux.

 

Le lendemain fut une journée quasiment parfaite pour tout voyageur sans le sous !
Après un dernier test à l’Université, nous voici Jantzen et moi récompensés avec $20.

 

On se refait ensuite une visite du downtown.

 

Sur le square qui fait face au Pionneer Courthouse, on tombe sur une distribution de glace gratuite.
Le pied lorsque vous n’avez encore rien mangé.

 

Plus tard, au détour d’une entrée d’un pub, Jantzen trouve un billet de $10 par terre. Il a l’œil le bougre. Dernier chapitre, on passe près d’un parking où sont installé ces cuisines sur roues dont j’ai parlé un peu plus haut.

 

Fin d’après midi, une majorité est fermée. Et sur le comptoir du dernier sur la rue, qui donne sur une zone peu fréquentée, notre inarrêtable américain remarque des petits sacs en cartons.

 

Le comptoir appartient à une pizzeria.
Se pourrait-il…se pourrait-il ?

 

Oui c’est bien cela, le sympa tenancier de cette cuisine rassemble ces invendus dans des sacs pour ne pas les jeter à la poubelle. Assez sceptique au départ, Jantzen avait l’air sûr de lui, mais il m’a fallu attendre de voir une dame passer pour prendre un sac pour être convaincu.

 

J’ouvre le sac, au moins six parts de pizza, propres, avec des bonnes traces de cuissons au feu de bois. Je ne résiste pas plus, et la première bouché enleva tous mes doutes. Deux ventres creux se remplissent à une vitesse folle. Et, pour une fois c’est le cas de dire, pour pas un rond.

 

Pour mon dernier jour sur Portland, c’était appréciable.
En effet je pars le lendemain, pour…Vancouver.

 

Les jours précédents, j’ai réussi à rentrer en communication avec l’Ambassade Française de San Francisco par email. Non sans mal, j’ai réussi à obtenir des informations.

 

Car après un long email où je leur ai expliqué précisément mon problème, j’ai eu droit à une réponse de deux lignes des plus concises, où c’était encore du genre « on ne peut rien pour vous, vous devez voir ça avec les autorités américaines au Canada ».

 

Aucune empathie, rien.
J’ai eu vraiment l’impression que la personne m’a répondu entre deux gorgés de café.

 

Je n’ai donc aucune adresse, aucun numéro de téléphone, aucun nom d’institution.
J’hallucine de tomber sur un bras cassé une fois de plus.

 

Je lui renvoi donc un email lui demandant plus d’information, si je pouvais au moins avoir le nom de cette fameuse autorité américaine. Elle me répond de façon tout aussi expéditive qu’il faut que je me rende à l’Ambassade US au Canada.

 

J’ai plus que des doutes, car je ne suis pas citoyen canadien, et je ne souhaite pas immigrer aux US, mais bon, je suis un peu bloqué. Si jamais je me rend à San Francisco mais que j’apprends sur place qu’il faut vraiment que je retourne au Canada, le billet de bus SF/Vancouver n’est pas donné. Celui Portland/Vancouver est un moindre mal.

 

Je perd donc mon ticket de bus Portland/SF que j’avais pris en avance, avec regrets. Tant d’un point de vue financier que d’un point de vue plus personnel. Si proche de celle ville qui fait tourner les têtes, je vais peut être ne jamais pouvoir l’approcher de nouveau. Car il est possible que je ne puisse pas re-rentrer sur le sol US. Du moins pas dans la période que je souhaite.

 

Je prend donc mon bus pour Vancouver.
Avec un mélange de blues et d’agacements.

 

Heureusement, comme tous bon film hollywoodien, l’issue sera un happy end 🙂