Appareil photo chargé, check.
GoPro chargée, check.
Bouteille d’eau dans le sac à dos, check.

Me voici fin prêt pour visiter Kuala Lumpur !

Je dois déjà rejoindre Anna, l’allemande avec qui je vais vadrouiller.
Le hasard voulant que son hostel se trouve également sur ma rue, Jalan Petaling, juste un peu plus au sud que mon hôtel.

De taille moyenne et au caractère bien trempé, cette blonde qui approche de la trentaine me parait des plus sympathiques.
Le contact passe bien.

Elle amène avec elle un belge de son hostel qui a également envie de nous suivre.
Ce grand gaillard roux a beau mesurer 1m80, il est plutôt sur la réserve.

Notre premier arrêt sera Batu Caves.
Pour cela, nous nous rendons à la gare KTM Kuala Lumpur, celle par où je suis arrivé la veille.

Cette dernière est des plus majestueuse.
Très imposante, on pourrait croire une mosquée vu de l’extérieur. A l’intérieur, comme tout bâtiment ouvert au public en Malaisie, des salles de prières sont à disposition des musulmans.

Ces caves se cachent 7 stations plus loin, au terminus de la ligne, soit 10 km plein nord.
Situées dans une colline calcaire, cet ensemble de caves est devenu le plus grand sanctuaire hindou hors de l’Inde. La minorité indienne ayant en effet installée dans certaines des caves des temples. Le tout, en l’honneur du dieu Murugan.

Ce dernier a beau être le dieu de la guerre, il ne fait pas très effrayant.
Une statue à son effigie est en effet présente en contrebas de la grotte principale Cathedral Cave.

D’une hauteur de 42,7 mètres, cette statue dorée est plus qu’imposante et attire les regards.
Adjacente à l’escalier qui relie les grottes, cela accentue le rapport d’échelle. Entre la grandeur de Murugan et les frêles touristes qu’on peine à distinguer qui commencent leur ascension.

Cet escalier justement, parlons-en !
Il est composé de 272 raides marches, qu’il faut bien évidemment gravir pour accéder aux temples. Ils se méritent !

Il y a bien évidemment foule, ce monument étant très touristique.
Et ils ont trouvé une bonne idée pour tirer partie de cet attroupement.

En effet, des travaux sont en cours au niveau des temples, 100 mètres plus haut.
Les moyens financiers et techniques dont ils disposent étant assez dérisoire, ils laissent au début de l’escalier des seaux remplis de sable, que chacun est invité à porter et donc à monter jusqu’au sommet. Presque tout le monde se prête au jeu, et je trouve l’idée vraiment excellente. Notre petite équipe s’acquittera bien évidemment de sa tâche !

Une fois la dernière marche gravie, nous reprenons un peu notre souffle en profitant de la vue.
En face de nous s’élève Kuala Lumpur, mais la grise pollution ne nous laisse pas admirer grand chose.

Derrière nous, l’entrée de Cathedral Cave.
Elle est véritablement immense et vaut le coup d’oeil. Il faut descendre encore des marches pour y plonger encore plus en profondeur.

Des petits autels, statues et autres fresques religieuses sont cachés un peu partout dans les recoins de la grotte.
De couleurs vives et éclatantes, comme le veut l’hindouisme.

Plus loin, où le jour peut pénétrer grâce à une énorme fissure, un petit temple se trouve, qui ressemble plus à un petit casino avec son panneau électrique faisant défiler des textes comme une chaine d’info en continue.

A cet endroit il y a presque autant de touristes que d’animaux sauvages.
Rien de moins que des singes, des poules et des coqs.

Les macaques sont particulièrement agressifs ici, je ne chercherais donc pas à solliciter leur attention.
A la différence d’autres personnes, qui apprendront la leçon au prix cher.

Assez déçu au final par ces Batu Caves.
Cette basse-cour, cette saleté et ce temple bling-bling font chuter le charme du lieu. Seule la partie au milieu de la grotte où se trouvent des statues vaut vraiment le coup.

Nous reprenons le chemin de l’escalier.
Plusieurs autres grottes sont ouvertes aux visiteurs, comme Cave Villa ou bien encore Ramayana Cave. Cette dernière est remplie de statues et de peintures Hindi. Mais ne souhaitant pas débourser les quelques dizaines de ringgits pour y accéder, nous passerons notre chemin.

A la place, nous reprenons le train KTM pour Kuala Lumpur.
J’arrive à bien discuter et échanger avec Anna. En revanche je m’aperçois que notre acolyte belge, un peu moins à l’aise en anglais que moi, est assez en retrait. Ainsi cela ne sera pas vraiment une surprise lorsqu’il manifesta l’envie de retourner à l’hostel plutôt que de nous suivre.

Nous prenons alors une direction ouest pour nous rapprocher de Kuala Lumpur Bird Park.
Enfin nous essayons ! KL n’a pas été pensé pour les piétons, il faut donc parfois se créer son propre chemin en coupant des routes.

En bordure du parc, nous croisons le Musée des arts islamiques de Malaisie, plus grand musée d’art islamiste en Asie du Sud-EstSous un soleil écrasant, tout comme l’humidité ambiante, en plein début d’après-midi, nous suivons des longues routes qui viennent se perdre dans le parc. Des routes qui ne semblent mener nul part.

Compliqué ainsi de se motiver à avancer, mais n’ayant aucune autre solution, nous nous devons de marcher constamment, malgré les perles de sueurs qui dégoulinent sur nos visages. Je profite tout de même du moment. Me sentant dans un univers si différent du mien.

Et cela, par de simples détails.
Comme les routes et leurs système de signalétique. Ou encore ces étroits trottoirs sur lesquels nous marchons, sales et usés, mais carrelés. Et cette végétation, qui devient plus dense que jamais, à chacun de nos pas.

De grands filets apparaissent venant emprisonner cette luxuriante végétation.
Signe que nous nous rapprochons de l’entrée de Kuala Lumpur Bird Park. Seulement, vu le prix de l’entrée, 67 ringgits, cela me motivait moyen de m’y rendre. Fort heureusement, Anna était dans le même état d’esprit que le mien. Voir des oiseaux c’est cool, mais on peut en faire des choses avec 67 ringgits !

Ma partenaire d’aventure souhaitait se rendre ensuite dans un marché, dont le nom m’échappe aujourd’hui.
Censé se trouver dans les environs, nous remuerons ciel et terre pour le trouver. Demandant notre chemin plusieurs fois, pour finir par entrer dans un grand bâtiment, grimper plusieurs étages pour tomber sur un restaurant assez cossu…qui porte le même nom que le marché que nous recherchions !

Impossible de savoir si ce marché existe bien ou si Anna s’était mal renseignée.
Ce fut en tout cas une situation fort cocasse, après tant d’efforts, de se rendre compte de cet immense quiproquo, et de ce cinglant échec !

Au rez-de-chaussée, une cuisine de quartier s’y trouve, où l’on s’arrêtera pour se sustenter.
Devant l’avalanche de plats disponibles dans ce grand buffet, un employé, si ce n’est le gérant lui-même, viendra nous guider, avec une extrême gentillesse. On s’en sortira pour une dizaine de ringgits chacun, boissons comprises.

Quelques encablures plus loin, nous visitons National Monument (Tugu Negara), une sculpture qui commémore les personnes ayant combattues contre l’occupation japonaise durant la seconde guerre mondiale ainsi que les morts durant la période dite de la Malayan Emergency. Posée au milieu d’une étendue d’eau, derrière un bâtiment très épuré au style orientale, cet ouvrage est propice au recueillement.

Le Parlement (Malaysian Houses of Parliament) se trouvant tout près, nous décidons de nous y rendre par simple curiosité. Malgré que le ciel commence à être des plus menaçant…

Quelle folle idée !
En effet, s’y rendre en piéton, ce n’est clairement pas la chose à faire. Seulement des voies rapides se trouvent à proximité. On devra une fois de plus emprunter des chemins de traverses pour se rapprocher du Parlement. Rendant la tâche plutôt hasardeuse.

Arrivé à 100 mètres du portique de sécurité, le ciel couvert commence à laisser filtrer quelques goutes.
Encore rien de méchant, mais c’est à cet instant précis où une voiture sort du parking du Parlement et s’arrête à nos côtés.

Le conducteur nous invite à rentrer dans sa voiture, nous prévenant que le déluge va s’abattre sur nous sinon.
Aucun abris autour de nous. Et à pied, il nous faudrait bien 20 minutes pour retrouver la bordure de la ville.

Nous écoutons donc les conseils de ce fonctionnaire, qui travail au Parlement, et qui nous propose de nous ramener.
A peine rentrer dans le véhicule, que la tempête s’abat sur nous. La bonté de ce monsieur est extraordinaire !

J’apprendrais ainsi ce jour-là que cette météo est habituelle à Kuala Lumpur.
Il fera toujours chaud et lourd, avec un ciel parfois menaçant. Mais il ne pleuvra jamais. Jamais avant la fin de journée.

Entre 16h et 18h, planquez-vous, car sur cette plage horaire le ciel se déchaîne durant 1h.
Passé ce laps de temps, il ne pleuvra plus de la journée.

C’est assez surprenant, mais au moins cela facilite votre exploration de Kuala Lumpur.
Vous pouvez visiter tranquillement la ville, il faut juste qu’en fin de journée s’arranger pour se trouver près d’un abris !

Notre conducteur, aux mains de sa voiture moderne et toutes options, n’aura de cesse de nous poser des questions.
Sa curiosité n’ayant d’égale que la notre ! Il faut dire que les échanges sont assez facilités en Malaisie, une grande partie de la population, comme notre serviteur providentiel, parlant anglais.

Malgré les bouchons, il nous déposera dans le quartier Bukit Bintang, qui se situe bien plus à l’est que Chinatown.
On le remerciera beaucoup. Anna allant jusqu’a lui proposer de lui donner un peu d’argent en échange de ce ride, mais qu’il refusa.

On y change diamétralement d’univers !
Là où Chinatown est authentique et lugubre par endroits, Bukit Bintang est lui très moderne, très occidentalisé. Quartier de loisirs, les centres commerciaux, tous gigantesques, sont nombreux dans les environs. Un monorail, impossible à manquer car surélevé, traverse cette zone, ce qui renforce le côté avant-gardiste de ce district.

On rentrera dans un de ces malls surdimensionnés, où je n’ai pas assez de mes 10 doigts pour en compter tous les étages.
Nous n’y resterons que très peu de temps, car il n’y a rien de plus commun qu’un centre commercial. Même s’il est amusant de constater les quelques différences à comparer aux nôtres. Tout y est très semblable mais en même temps le parfum y est different. Par contre, les jeunes, avides de consommer, sont là aussi les premiers clients.

J’en profiterais pour me rendre à un bureau de change au rez-de-chaussé, échangeant mes dollars singapouriens restants contre des ringgits ronflants.

Nous rentrerons ensuite dans nos quartiers après avoir pris un bus.
Anna me proposera d’aller manger un morceau ensemble une fois le soir venu.

Une nouvelle personne qui loge à son hostel se joindra à nous.
Alors que nous vagabondons dans Chinatown sans savoir bien où se poser pour manger, nous croisons dans le plus grand des hasards notre ami belge avec qui nous avons visité Batu Caves.

Le pauvre avait l’air surpris de nous voir, et pas vraiment réjoui !
Je ressentais le malaise, mais Anna lui proposa tout de même de se joindre à nous. Il serait compliqué pour lui de refuser…

Notre ami souhaitait se rendre à Jalan Alor Food Night Market, une rue célèbre pour sa street food à Kuala Lumpur.
On suivra donc notre grand gaillard.

Il faut prendre une direction est pour s’y rendre.
Cette rue se situe à mi-chemin entre Chinatown et Bukit Bintang. Une vingtaine de minutes de marche sont nécessaire pour s’y rendre.

Je me laisse guider, n’ayant aucun plan.
Et je profite de cette balade nocturne, si déconcertante. Un plongeon dans les entrailles de KL.

Ses rues aux tons jaunâtre.
Ses ruelles si sombres qui n’inspirent pas confiance.
Sa construction, encore et toujours pensée pour la voiture, où il nous faut toujours improviser pour avancer dans la direction que l’on souhaite.
Son ambiance particulière. Certains endroits sont d’une grande obscurité et paraissent sans vies, et d’autres, telles des petites poches de résistances, aux hasards de food stalls installés à l’arrache, sont le théâtre d’activités, de mouvements.

L’apothéose viendra bien sûr une fois arrivé à Jalan Alor.
La rue entière est longée de restaurants éphémères où l’on mange en plein air, à la lumière des lampadaires, dans cette obscurité moite propre à l’Asie du Sud-Est.

Nous ferons de nombreux allers-retours, au milieu de la fumée des barbecues et de la nuée de passant.
Se faisant accoster par nombre de rabatteurs souhaitant nous installer sur leurs tables.

Tout a l’air bien appétissant, mais les prix ne sont pas vraiment friendly.

Il faut compter plus du double à comparer à un plat servi ailleurs. Cet endroit ressemble ainsi assez à un attrape-touristes. Ce qui me rebute assez, comme Anna. Mais pas notre larron Belge.

Apres moult hésitations, nous finirons par nous installer à une table.
Mais la vue des prix sur la carte sera toujours source de problèmes. On parlementera encore longtemps, sans animosité. Moi et Anna souhaitant clairement partir, ne voulant pas payer un plat que l’on pourrait obtenir moitié moins cher juste en changeant de rue.

Elle me laissera la lourde tâche de trancher.
Et comme je me sentais mal pour notre ami belge !

Déjà qu’il a eu sa dose avec nous ce matin, voilà que l’on rechigne à manger là où lui a décidé de se rendre, après 20 minutes de marche ! Les chieurs par excellence !

Chose que je lui ai expliqué, m’excusant platement de ruiner sa soirée, lui qui voulait la passer au calme à la base.
Et…sans nous. Mais la raison de mon porte-monnaie sera toujours la plus forte.

Nous partirons donc pour s’arrêter dans un restaurant indien quelques rues plus loin, où les prix sont bien plus dans la norme malaisienne. Un repas agréable, mais qui se révélera à surprises !

En effet, en rentrant dans ma chambre, j’ai eu droit à ma première indigestion.
Ma toute première en Asie du Sud-Est, après un mois à manger dans des bouis-bouis à l’hygiène douteuse. Je m’estime ainsi chanceux. Ce sont des choses qui arrivent lorsque l’on mange pour 2$, il faut assumer !

Je ne me plains pas trop, ayant la chance d’avoir une chambre privée ce soir-là.
Et pouvant bénéficier de ce fabuleux outil magique présent dans tous les wc d’Asie : un jet d’eau en guise de papier toilette.

Un bonheur.
A croire que cela a été inventé spécialement pour les occidentaux, en galère avec la cuisine orientale !

Amis de la finesse je rend l’antenne !