La Tasmanie est une île qui fait rêver beaucoup de personnes.
Des paysages magnifiques et variés, des villes à l’architecture riche et une gastronomie réputée. Un certain art de vivre s’y trouve et rend cette petite île magique.

Avec ses 364 km du nord au sud, quelques semaines suffisent pour en explorer toutes les richesses. Nombre de backpackers choisissent de louer un véhicule pour la visiter, d’autres prennent le ferry pour pouvoir acheminer leur van sur place.

Mais pour financer son voyage en Tasmanie, pourquoi ne pas simplement travailler sur place ?
L’agriculture et en particulier le domaine viticole y sont très développés, et le travail facile à trouver, pour peu que l’on dispose des bonnes informations. C’est ce que nous allons voir maintenant !

La Tasmanie, comment y accéder ?

Seulement distante de 420 km de Melbourne, il est possible de s’y rendre pour un coût assez raisonnable.
Deux solutions s’offrent à vous : l’avion ou le ferry.

Par les airs

Il est possible de trouver de très bons prix pour un vol Melbourne/Hobart ou Melbourne/Launceston.
Il n’est pas rare de trouver des billets pour moins de 80 $ en passant par des compagnies low cost comme Jetstar. Le seul inconvénient est que vous êtes très limité en poids et en nombre pour vos bagages, il faut donc bien se renseigner avant, faute de devoir payer des suppléments à n’en plus finir.

Pour jouer la tranquillité, il reste toujours le choix de prendre une compagnie traditionnelle pour ne pas avoir de surprise. Les prix étant raisonnables, cela reste une bonne option. Ainsi pour un billet avec la compagnie Virgin, si vous prenez votre temps et recherchez bien, il est possible de trouver des vols pour seulement une centaine de dollars.

Par la mer

Pas de concurrence ici, la seule compagnie qui offre des liaisons maritimes entre la petite et la grande île se nomme Spirit of Tasmania. Les tarifs y sont assez prohibitifs si vous venez seul. En effet, il faut compter autour de 160 $ pour un trajet Melbourne/Devonport sans voiture.

Il est plus économique d’avoir un véhicule et de partager les frais du billet entre les passagers.
Pour une personne avec un véhicule, les prix peuvent grimper très hauts en pleine saison. Autour de 400 $. Si vous planifiez bien votre départ, il est tout de même possible de trouver des billets pour 230 $.

À noter que les ferrys sont souvent pleins des semaines à l’avance, ne vous faites donc pas piéger pour le trajet retour et réservez votre place le plus tôt possible !

Quand la saison de fruit picking commence t-elle ?

Le pic de la saison se déroule entre janvier et mai durant l’été australien.
Les principales cueillettes sur l’île concernent les pommes, les baies, les cerises, le raisin, les fruits à noyaux ainsi qu’une grande variété de légumes.

Où se rendre pour trouver du travail ?

Il n’y a pas vraiment de mauvais choix en Tasmanie en ce qui concerne le fruit picking, quasiment toutes les parties de l’île ont besoin de pickers ! Autour de Hobart, au sud, il faut regarder du côté de Richmond, New Norfolk, Huonville et Cygnet. A l’opposé, au nord, les principales villes qui nous intéressent sont Launceston, Scottsdale, Deloraine, Devonport et Ulverstone pour ne citer qu’elles.

La question ne devrait d’ailleurs pas tellement être où se rendre, mais plutôt quand s’y rendre ?
En effet de janvier à mai, le secteur recrute énormément. À vous, simplement, de vous demander quel type de picking pourrait vous intéresser, et de vous renseigner sur les dates de cueillettes.

Car chaque fruit ou légume possède ses propres dates de picking.
Pour les connaître, rien de plus simple en vous rendant sur le très fourni site downundr.

Vous pouvez y trouver pour chaque ville de Tasmanie les principales cueillettes qui s’y trouvent, avec les mois à privilégier pour une recherche d’emploi.

Comment trouver des annonces de jobs ?

Nous allons prendre ici pour exemple les vendanges, ou grape picking.
C’est le domaine où j’ai le plus travaillé et donc où je peux le plus partager mon expérience.

Porte à porte

D’une manière générale pour tout type de picking, si vous possédez un véhicule, il est tout à fait possible et réalisable de simplement toquer à la porte de fermes en leur demandant s’ils ont besoin de bras. Cela fonctionne.

Petites annonces

Sinon, il n’y a pas de recette miracle, il faudra passer du temps sur internet ou sur les journaux locaux et sauter sur chaque nouvelle annonce !

Bien évidemment, le site internet Gumtree est de la partie.
Pensez également à regarder du côté des groupes facebook de backpackers du coin où des offres sont régulièrement publiées. Le site du gouvernement australien est aussi une bonne adresse.

Il est plus que probable que vous tombiez sur des annonces postées par des agencies (boîtes d’intérim).
C’est ce que nous allons voir maintenant.

Les agencies

Le travail étant saisonnier, et les journées de cueillettes très variables, pouvant changer du jour au lendemain, nombre d’exploitations passent par des agencies pour plus de souplesse.

Il y en a un petit nombre sur l’île, je vous donne ici 2 d’entres elles avec qui j’ai pu collaborer :
Workforce Extensions et Linx Employment.

Je vous conseille la seconde, qui m’a proposé beaucoup plus de missions et qui me paraît avoir un réseau plus important en Tasmanie.

Une fois dans leurs listings, les coups de fils ne devront pas tarder à arriver si vous êtes à la bonne saison.
Ils seront par contre assez réticents si vous n’êtes pas motorisé, mais il existe toujours des solutions…

Faut-il disposer d’un véhicule pour travailler ?

Les vignobles étant assez à l’écart des villes, avoir une voiture est indispensable.
Généralement, l’agence donnera un rendez-vous tôt le matin à tous les pickers à la ville la plus proche de l’exploitation. Une fois que tout le monde est arrivé et que les nouveaux arrivants ont rempli leurs papiers, la personne de l’agence vous conduira au vignoble, qui peut être distant de 15 ou 30 minutes de route.

Etre véhiculé est essentiel, mais il est toujours possible de se débrouiller si vous n’êtes pas motorisé, comme c’était mon cas les premières semaines. Plusieurs solutions s’offrent à vous.

Trouver un covoiturage

Si vous avez obtenu une journée de travail, rien ne vous empêche de poster une annonce sur un groupe facebook de backpackers et de demander si quelqu’un avec une voiture serait intéressé pour faire du picking avec vous.

Si vous logez dans un hostel, il y a de fortes chances que vous y croisiez des gens intéressés pour travailler.
À vous de faire connaissance et de trouver ceux qui disposent d’un véhicule et qui pourront donc vous offrir un lift.

Une autre solution est de se rendre par soi-même au point de rendez-vous donné par l’agence. Car une fois sur place, des dizaines de voitures de pickers seront présentes, et vous trouverez toujours quelqu’un pour vous prendre dans son véhicule jusqu’à l’exploitation.

Pour cette dernière solution, vous pouvez essayer le stop, mais les rendez-vous étant généralement fixés à 7 h, la tâche risque d’être ardue. Pour ma part, je restais en HelpX proche de la ville d’Exeter. La chance voulant que beaucoup de mes rendez-vous se déroulaient à Exeter. Mon hôte devant se rendre tous les matins à Launceston pour travailler, il me déposait tous les matins à Exeter. De là je trouvais d’autres pickers pour me prendre avec eux.

Il faut donc être malin et débrouillard.
Avec un peu de chance, vous pourrez trouver des hôtes HelpX ou Workaway sympas comme les miens.
Vous pouvez même venir en taxi au point de rencontre ! J’en ai vu le faire.

Le plus dur sans voiture est de se rendre à son premier jour de travail.
Une fois fait, à vous d’être le plus sociable possible et de trouver des collègues qui peuvent vous donner un lift de manière régulière, ou même qui vous proposent de rester avec eux. Ce qui nous amène à la question du logement.

Où loger durant les vendanges ?

Très peu, pour ne pas dire aucun, de vignobles disposent de logements pour leurs travailleurs intérimaires, le picking étant très irrégulier, d’une journée à quelques jours, qui peuvent se renouveler d’une semaine sur l’autre, ou pas. Les backpackers optent donc en grande majorité pour le camping.

Un camping gratuit se trouve au nord-ouest de Launceston, et un autre autour d’Hobart.
Pour une revue complète je vous invite à consulter le site Travelling Two.

Les hostels sont une autre solution, mais présents uniquement dans les grandes villes comme Devonport ou Launceston.
Oubliez ceux d’Hobart, la capitale de Tasmanie étant assez éloignée des premières exploitations.

Enfin, comme évoqué plus haut, le HelpX peut aussi être un moyen de se loger.
À vous de voir les offres, et d’exposer votre projet à vos futurs hôtes, pour savoir si un compromis peut être trouvé entre vos heures de fruit picking et vos heures d’aide dans leur propriété.

Quel salaire espérer ?

Le travail agricole est très encadré en Tasmanie, et la paye généralement bonne, particulièrement si vous passez par des agences. Mon taux horaire était de 21,61 $. Ce très correct taux horaire est à contrebalancer par le fait que le travail est très irrégulier. Vous n’aurez que rarement des semaines complètes, et les heures de travail se limitent généralement entre 4 et 7 heures par jour. D’où l’utilité d’être dans le listing de plusieurs agences, pour travailler le plus de jours possible chaque semaine.

À quoi ressemble une journée type d’un grape picker ?

Les rassemblements se font ainsi généralement autour de 7 h le matin.
Vous devez signaler votre présence à la personne de l’agence, qui vous prêtera alors pour la journée l’équipement nécessaire : gilet de sécurité, lunette de protection et sécateur. À vous d’amener un chapeau ou une casquette.

Amener de la crème solaire est aussi une bonne idée, car vous passerez votre journée à l’extérieur, ainsi que de quoi manger pour la pause déjeuner, et une gourde. De l’eau potable est présente dans les exploitations pour vous ravitailler durant la journée.

Vous et la dizaine, voire trentaine de pickers pour les grosses journées, prenez ensuite la route jusqu’au vignoble.
Sur place, la personne de l’agence passe le relais aux employés permanents du site. Le travail s’effectue ensuite par paires.

En effet, 2 personnes, de chaque côté de la vigne, cueillent les grappes de raisin, et remontent la rangée ensemble.
Il faut donc prêter attention à son partenaire pour ne pas lui sectionner un doigt entre 2 coupes de grappes.

Si toutes les conditions sont réunies, la tâche n’est pas si dure physiquement parlant.
Mais bien souvent, ce n’est pas le cas. La rangée de vigne peut être en pente et peut ainsi compliquer votre travail. Les grappes de raisins peuvent se trouver aimablement à votre niveau, ou être dispersées en haut et surtout en bas de la vigne, ce qui vous poussera à plus d’efforts, en particulier au niveau du dos.

Vous disposez de 2 seaux, qui, une fois remplis, sont vidés par les employés du vignoble, ou par une équipe de pickers désignée en début de journée. Chaque exploitation a sa propre méthode.

La durée des journées est ainsi très variable, entre 4 et 7 h comme précisé plus haut dans l’article.
Cela dépend de la taille de l’exploitation évidemment, mais surtout de la météo. Selon les cépages, les raisins ont besoin de plus ou moins de maturation. Il n’est donc pas rare de picker une partie des vignes à tel endroit, et de revenir une semaine plus tard à la même place pour finir le travail.

Un peu comme un hostel, le fruit picking est un nid à rencontres.
Tout en coupant les grappes, on se raconte nos vies avec chaque partenaire. En outre, plus vous aurez de missions, plus vous rencontrerez les mêmes personnes, et vous vous sentirez un peu comme dans une grande famille où tout le monde se connaît et se salue. C’est un peu comme une rentrée d’école. Au début personne n’ose trop se parler, mais plus les jours passent et plus tout le monde devient copains comme cochons.

Est-ce que le grape picking est un travail épuisant ?

Les vendanges, au niveau de la difficulté du travail, ont plutôt mauvaise réputation en France.
Pour avoir parlé avec des pickers français les ayant faites, ils m’ont tous dit qu’en Australie, la dureté de la tâche était bien moindre.

Cela est principalement dû au fait que le nombre de pickers est bien plus élevé pour chaque vendange.
La cadence est donc en générale un peu moins importante.

Par ma propre expérience, je dirais clairement que ce travail n’est pas de l’esclavage.
Certaines journées peuvent être usantes, vous laissant avec des courbatures, mais rien de trop méchant.
Vraiment.

La preuve est que tous les physiques et tous les sexes sont représentés dans les vignes.
Certaines journées peuvent même être agréables.

Ainsi vous pouvez tomber certains jours sur des propriétés avec des vues époustouflantes sur les environs.
Comme celles ayant une vue sur la Tamar River par exemple.

Certaines exploitations organisent même un barbecue lorsque la dernière journée de vendange dans leur propriété a lieu. Enfin il est également possible d’en apprendre plus sur le raisin, le vin et les différents crus si vous tombez sur de bons propriétaires.

Et pour les autres types de picking ?

Le ramassage de pommes est un peu plus physique, mais cela reste faisable du plus grand nombre.
Vous serez payé majoritairement à la bin (plus vous ramassez, plus vous êtes payé).

La cueillette de fraises peut être aisée car le plus souvent les fruits sont cultivés hors-sol.
Vous pouvez ainsi travailler debout en poussant un chariot. Si le picking s’effectue dans les champs, là évidemment c’est une autre histoire et le travail devient très usant. Généralement les exploitants sont assez intelligents pour alterner les heures de cueillettes dans les champs et hors-sol.

Travail ainsi tout à fait faisable, mais la contrepartie est que vous êtes payé au poids, et il est très difficile d’avoir une bonne paye. Le picker moyen arrive à faire autour de 80 $ la journée. Ce qui est (très) peu. J’ai vu peu de gens arriver à gagner plus.

Enfin, le meilleur, ou le pire pour la fin, la récolte de pommes de terre.
Tous les échos que j’ai pu recevoir de personnes ayant essayé sont unanimes : c’est horrible !

La paye est plutôt bonne, mais vous êtes dans les champs toute la journée, à vous user le dos continuellement.
A réserver aux plus courageux/désespérés…

Conclusion

Pour les personnes non véhiculées, il est donc possible de trouver des arrangements pour les premiers jours.
Mais disposer de son propre véhicule rend la tâche vraiment plus aisée.

Ainsi, si vous ne trouvez pas de mates pickers avec qui partager votre quotidien le temps de la saison, il vous faudra acheter une voiture. L’avantage en Tasmanie est que le marché de l’occasion est très vivant, les saisonniers s’échangeant les voitures au fur et à mesure de la saison. En effet, peu d’entre eux s’embarrassent à ramener leur véhicule sur le continent.

En cherchant bien, il est possible de trouver une bonne occasion autour de 700 $.
Ce qui correspond peu ou prou à une semaine de grape picking. Si vous n’arrivez pas en fin de saison, vous aurez ainsi tout à fait le temps de rentabiliser votre achat et d’économiser par la suite.

Le grape picking est ainsi un travail plutôt aisé, bien rémunéré et facile à trouver.
Cela en fait une option de choix pour se faire de l’argent en Australie.
Et en bonus, ensuite, à vous de découvrir les perles que la Tasmanie a à offrir !