Melbourne c’est bien.
Les alentours de Melbourne, c’est encore mieux.

Cette ville est en effet située au centre de 3 sites touristiques majeurs, et représente ainsi une parfaite base pour partir explorer les pépites du Victoria.

Les backpackers de la région n’ont que trois lieux à la bouche : Great Ocean Road, Grampians et Wilsons Promontory Park.
Je vais vous parler de ce dernier.

Wilsons Promontory Park, qu’est-ce que c’est ?

Wilsons Promontory Park est le parc le plus au sud de l’Australie continentale.
D’une grandeur de plus de 50 000 hectares, l’endroit est réputé pour ses forêts humides, ses plages paradisiaques et sa faune abondante.

Comment s’y rendre ?

Situé à moins de 200 km de Melbourne, au sud-est, il serait dommage de ne pas visiter ce parc, surtout que l’entrée y est gratuite ! Il faut compter 2 h 30 de route pour s’y rendre depuis la capitale du Victoria. Le plus simple est de disposer d’une voiture ou d’en louer une, le site étant très mal desservi par les transports en commun. Une navette existe cependant le week-end, opérant un circuit entre Foster et Tidal River (point d’accès au parc).

Une autre solution est de rechercher un covoiturage, car de nombreuses personnes sont à la recherche de gens pour remplir leur véhicule avant de partir visiter le parc. Il ne faut donc pas hésiter à regarder les annonces sur Gumtree, et pour encore plus de réactivité, les annonces publiées sur les groupes facebook backpackers de Melbourne.

Une fois arrivé à Tidal River, vous pouvez garer votre voiture dans un parking adjacent au Centre des Visiteurs.
Dans ce bâtiment, des gentils rangers sont à votre disposition pour vous donner des renseignements. Si vous avez réservé des nuits de camping dans le parc, c’est à cet endroit où vous devrez retirer votre permis de camper. Un café et une supérette se trouvent à côté, mais bien évidemment il est plus économique de faire ses courses avant d’entrer dans The Prom (un des surnoms du parc).

Que faire une fois sur place ?

Les possibilités sont ensuite infinies !
Vous pouvez simplement profiter de la magnifique plage de Norman Beach, qui se trouve au pied de Tidal River, avec une vue splendide sur le mont Oberon.

Dans le même état d’esprit, 4 autres plages distantes au maximum d’1 km du car park sont accessibles.
Il s’agit de Squeaky Beach, Picnic Bay, Whisky Bay et Darby Beach.

Les plus motivés pourront faire l’une des nombreuses marches (de 30 minutes à 3 heures aller-retour) qui partent du Centre des Visiteurs. Il y en a pour tous les âges et pour tous les niveaux, n’hésitez donc pas à vous renseigner auprès des rangers. Ensuite, à vous de découvrir plages paradisiaques, forêts humides tempérées, imposantes dunes de sable et autres lookouts vous offrant des vues panoramiques à couper le souffle !

Si vous y avez pris goût, des marches d’une journée sont également réalisables pour s’avancer encore plus en profondeur dans le parc, et pourquoi pas espérer croiser wombats, émeus et autres kangourous.

Mais pour profiter au maximum du parc, sans surprise, l’idéal est de se lancer dans des randonnées de 2 ou 3 jours.
Il est possible d’en faire des plus longues encore, pour faire le tour entier de la péninsule, en atteignant Lighthouse Point au nord-est, avant de redescendre faire la boucle le long de la côte jusqu’à rejoindre Tidal River, votre point de départ.

Existe-t-il une différence entre la partie nord et la partie sud du parc ?

La partie nord du parc est adaptée aux amoureux puristes de la nature sauvage et aux randonneurs expérimentés. L’immersion y est plus forte, mais comme certaines sections des tracks ne sont pas indiquées, il faut se montrer à l’aise dans l’utilisation d’une carte et d’une boussole.

A contrario, la partie sud du parc est plus accessible.
Les sentiers sont bien indiqués, et des toilettes se trouvent à chaque campement. Pour autant l’eau courante n’est pas présente partout, et même lorsque c’est le cas, elle n’est jamais garantie potable. Il est fortement conseillé de la filtrer ou de la faire bouillir.

Cette partie australe du parc est tout bonnement somptueuse avec ses baies à l’eau turquoise, où les hauts eucalyptus surplombent les plages de sable blanc.

Pour ma part, je suis parti avec 3 personnes et nous avons effectué une marche de 3 jours, avec 2 nuits de camping.
Nous nous sommes concentrés sur la partie sud du parc, effectuant une boucle, de Tidal River à Sealers Cove à l’est, puis vers Little Waterloo Bay au sud et enfin une dernière marche plein ouest pour retourner à notre point de départ.

Ce parcours enchanteur représente 40,4 km.
40,4 km en 3 jours.

Dit comme cela, ça parait énorme, mais cela reste faisable par le plus grand nombre.
Il faut avoir une assez bonne condition physique et aimer repousser ses limites par moments.

Les prix des nuits de camping varient d’un spot à l’autre, d’une saison à l’autre, mais dans mon cas, fin février, j’ai payé 12,80$ par nuitée, ce qui reste très raisonnable.

Pour vous rapprocher du départ de certaines marches, des navettes gratuites partent depuis le Centre des Visiteurs à Tidal River. Si comme moi, vous optez pour la marche qui amène à Sealers Cove, le bus vous emmènera en 10 minutes, à travers une route de montagne, à Telegraph Saddle.

Premier jour

10,2 km séparent Telegraph Saddle du camping de Sealers Cove.
Cette walk est annoncée durer 3 heures, mais c’est un grand maximum. Notre petit groupe, qui est loin d’être composé de guerriers, l’a terminé en 2 heures.

Cette marche commence par une montée régulière mais non violente à travers une forêt touffue jusqu’à Windy Saddle.
De là, l’horizon devient un peu dégagé et permet donc d’apprécier une belle vue du parc.

La suite se poursuit dans la forêt, dans une douce descente, jusqu’à atteindre des marécages en s’approchant de Sealers Cove. La plage est en vue, et la récompense est à la hauteur des efforts fournis.

Sable fin doré, eau turquoise et une vue époustouflante sur le parc qui entoure cette baie, des collines entièrement recouvertes de cette végétation épaisse que vous venez de traverser. On se sent seul au monde, en mode Robinson Crusoé.

Le campement se trouve à 50 m du ruisseau Sealers Creek, mais selon les marées, ce dernier peut avoir une profondeur plus ou moins importante. Il faut donc se renseigner au Centre des Visiteurs pour connaitre l’heure optimale pour le franchir.

À vous de vous dépêcher d’installer votre campement, pour profiter de la plage, de ses rochers ocres et de ses arbres qui viennent s’échouer en arc de cercle sur le sable. La suite, un coucher de soleil qui sera, avec un peu de chance, des plus magiques.

La nuit, prenez bien soin de protéger votre nourriture.
En effet les opossums y sont nombreux et n’hésitent pas à fouiller dans les sacs, voire à les déchirer !

Deuxième jour

Le deuxième jour fut consacré à rejoindre Little Waterloo Bay depuis Sealers Cove, soit 13,4 km, pour environ 4 heures de marche. La première moitié du chemin est un sentier qui longe la côte, sans réelle difficulté. Vous prenez néanmoins un peu de hauteur, et la vue est très souvent dégagée.

Vous pouvez ainsi profiter de nombreux lookouts, avec une vue plongeante sur des plages paradisiaques, comme celle de Sealers Cove aperçue la veille. Avec comme toujours cette forêt dense en arrière plan.

Au bout de 6,4 km, vous atteignez Refuge Cove, une place où vous pouvez camper si vous le souhaitez.
Nous y avons juste déjeuné pour notre part, notre camp pour la nuit se situant encore à 7 km ! 
Et ces derniers kilomètres seront les plus éprouvants de ces 3 jours passés à Wilsons Promontory Park.

La piste est raide et jalonnée de rochers à enjamber. Et une fois rentrés un peu plus dans la forêt, c’est la même chose ! Le terrain n’est pas nivelé, et il vous faut ainsi très souvent forcer sur vos jambes pour franchir des passages qui ne possèdent pas le même niveau. Un peu comme une succession d’imposantes marches naturelles. Les plus courageux pourront faire un léger détour pour atteindre Kersops Peak, offrant un panorama sur la côte.

Arrivé à Little Waterloo Bay, le paysage est toujours aussi enchanteur.
Une fois de plus, plage de sable blanc avec une eau bleue cristal.
Le paradis, après tant de souffrances !

Troisième jour

Pour notre dernier jour, nous devons rallier Tidal River, et rien de moins que 16,8 km nous en séparent !
Fort heureusement, la majorité de la piste est plate et très aisée.

De Little Waterloo Bay, nous rejoignons 5,8 km plus loin Telegraph Track Junction.
Le chemin vous fait parcourir des dunes de sable ainsi que des marécages.
Le dépaysement est total.

En poussant 3,4 km plus à l’ouest, vous atteignez Oberon Bay.
Il est possible d’y camper, mais ce n’est pas le meilleur spot de camping. Il se trouve assez éloigné de la plage, et ce dernier n’est pas des plus jolis. Ce qui ne nous empêchera pas de piquer une tête pour nous rafraichir !

Le dernier tronçon pour rejoindre Tidal River est devant nous.
7,6 km, en longeant la côte, et par moment sur la plage même. Ce qui n’est vraiment pas cool, car marcher sur du sable vous épuise 2 fois plus !

J’ai encore en mémoire un très raide passage de 100 mètres ensablé.
On y a tous laissé nos poumons !

En récompense, le bruit des vagues vous accompagne.
De plus, c’est le parfait endroit pour admirer les splendides rochers orangés qui longent cette sublime côte.

Le retour à Tidal River signe la fin de notre aventure.
Et qu’elle fut belle !

Passer 3 jours dans une nature préservée, en profitant de plages de cartes postales, c’est quelque chose d’inoubliable.
Un souvenir qui vous restera gravé.

En un mot, une destination qui vaut à elle seule le voyage jusqu’en Australie.