13h passée, je me trouve en plein chinatown, et la faim se fait sentir !
Je ne trouve pas de street food dans les environs, que des restaurants chinois aux menus assez prohibitifs pour ma petite bourse de backpacker.

Je rentre finalement dans l’un d’entre eux.
Une grande salle se laisse découvrir, avec des tables et chaises boisées assez imposantes.

Cela saute encore plus aux yeux vu que le restaurant est vide.
Le silence est seulement perturbé par 5 personnes, au fond du restaurant, installées sur une table, qui confectionnent des dumplings à la main.

Une belle tâche ingrate !
Mais au moins cette scène me permet d’être sûr qu’ici c’est du fait maison.

Ces personnes m’ont vraisemblablement l’air d’être de la même famille.
Une d’entre elle, une femme d’une trentaine d’années, prendra ma commande.

Et fruit du hasard, j’étais intéressé par un plat de dumpling avant de rentrer dans le restaurant !
C’est plus un accompagnement qu’un vrai plat, mais cela me calera l’estomac à peu de frais.

Je déguste mes 6 gros dumplings, accompagnés d’une sauce soja arrangée délicieuse.
Bourratifs à souhait, je devrais prendre mon temps pour finir les derniers.

Maintenant que mon ventre a de quoi s’occuper, à moi de faire de même !
Je prend une direction nord-est sur environ 2 km pour me rendre au Malay Heritage Centre.
Le ciel a beau être couvert marcher en pleine journée reste toujours une épreuve…

Pour commencer ma visite du centre historique malaisien, j’emprunte Haji Ln.
Une minuscule ruelle d’à peine 3 mètres de largeur !

Une plongée dans le passé, lorsque Singapour faisait encore partie intégrante de la Malaisie.
La rue est ainsi longée de petites maisons anciennes bariolées, et une bonne partie d’entre elles font la place belle au street art sur leurs murs.

C’est ainsi très dépaysant et détonnant au milieu de cette ville-état si moderne.

Aujourd’hui, Haji Ln est peuplé de boutiques indépendantes, de galeries d’art, de cafés et autres restaurants alternatifs.
C’est le lieu des locaux branchés.

A quelques pas de là, j’arrive sur Muscat street, où il est impossible de passer à côté de l’imposante mosquée Masjid Sultan. Un véritable palace digne des contes des mille et une nuits.

Toutes les rues avoisinantes sont à arpenter, comme Arab street ou Bussora street.

Vous y trouverez des petits commerces à foison spécialisés dans les tapis, le tissu avec une sélection de voiles pour toutes les occasions. Ainsi que des restaurants et des enseignes de thés très chics.

Il était ainsi assez surprenant pour moi de croiser autant de femmes voilées, souvent jusqu’aux pieds, et pour autant sur leur 31. Beaucoup étant des touristes, venant entre copines, ponctuant leur shopping de pauses selfies.

C’est pour ainsi dire mon premier contact avec un monde musulman.
Je suis pour une fois chez eux, c’est donc à moi de m’adapter et non l’inverse. Ce qui ne me posera pas de problème.

De l’autre côté de la mosquée, la quiétude du Malay Heritage Centre commence doucement à s’estomper.
Les routes redeviennent larges et vivantes. Mais le quartier reste musulman, comme l’illustre les nombreuses terrasses de cafés, tous occupées par des hommes se réclamant de cette religion. Ainsi que les petits restaurants de quartier où l’on peut manger sur le pouce.

La luminosité commence doucement à décliner.
L’heure pour moi de rentrer à l’appartement.

Je décide de relier les quelques kilomètres qui m’en sépare en utilisant mes jambes.
En chemin, sur Serangoon road, je tombe sur le temple Sri Veeramakaliamman.

Un magnifique temple indien composés de milles couleurs et de milles figurines.
Difficile de ne pas tomber sous son charme !

Sa présence n’a rien de surprenant, vu que je me trouve à l’intérieur de Little India.
J’irais parcourir ce quartier un autre jour. La nuit tombe, et mes jambes sont déjà en souffrance.

Ma journée est pour autant loin d’être terminée.
En effet, mes hôtes célèbrent la fin de la semaine dans un bar, et m’invitent à les rejoindre.

Après cette journée passée dehors, pas d’autre choix que de rentrer en vitesse à l’appartement pour me doucher et me changer. J’ai beau me faire doucement au climat tropical, j’en ressort toujours humide de sueur de la tête aux pieds.

Direction le bar The Chamber sur Far East Square.
A cheval entre Downtown et Chinatown.

Le bar est en fait constitué d’une grande terrasse à ciel ouvert.
Sur la place, un nombre important de tables, toutes remplies de monde.

Dans la moiteur chaude de Singapour malgré la nuit tombée, tout le monde apprécie de descendre quelques bières à l’extérieur.

Marc s’est placé à un endroit stratégique, à côté d’une table de billard.
Il est entrain de taquiner de la boule avec quelques collègues dont je fais la connaissance. Durant que sa douce les regarde tout en picorant ce qui reste de bar food sur leur table.

Quand viens mon tour de jouer, je remarque une chose anodine mais qui me fait sourire.
A savoir que la forte humidité ambiante se ressent lorsque je fais glisser ma queue de billard entre mes doigts. Ce qui engendre pas mal de ratés lors de mes premiers coups…

Un verre de bière à la main, je regarde cette scène qui m’entoure.
Et la vie me parait bien douce ici. Une insouciance, une joie de vivre.

Avec cette foule compacte qui s’amuse et boit, en terrasse.
Comme lors d’une chaude nuit d’été en France. Sauf qu’ici cela dure 12 mois dans l’année.

Une petite heure plus tard, les collègues de Marc partent.
Sa copine rentre également. Mais mon hôte compte bien me faire découvrir encore un peu plus la nuit singapourienne…

Direction donc Club street, qui se situe à quelques encablures de notre position actuelle.
Cette rue a beau se trouver à l’intérieur de Chinatown, je me sens très éloigné de la Chine en la parcourant !

En avançant dans cette petite ruelle étroite, j’ai en effet plus l’impression de me trouver dans un vieux quartier européen. Ainsi, les bâtiments y sont anciens et ont du caractère. Entièrement longée de bars et de restaurants aussi hype qu’à Paris, la route, en ce vendredi soir, est bloquée pour les voitures. Le bitume est jonché de tables et de chaises appartenant aux différents établissements.

Beaucoup d’expatriés dans les environs.
Et beaucoup de français dans le lot.

Nous rentrons d’ailleurs dans un bar made in France, pour y retrouver une connaissance de Marc.
Le contingent français a beau être assez important à Singapour (plus de 10 000), tout le monde a l’air de se connaître. Du moins j’ai l’impression que même si 2 expatriés français ne se connaissent pas, ils arriveront toujours à se trouver des amis en communs.

Le temps de descendre une nouvelle bière, nous nous voyons forcé de participer à un Mannequin Challenge, organisé par la connaissance de Marc qui fête son anniversaire. Vous savez, ce sont ces vidéos où vous ne devez pas bouger d’un pouce. Oui je sais, c’est tellement 2016 !

La nuit est déjà bien avancée, et nous prenons un taxi pour nous rendre à St James Power Station, situé sur Harbour Front. Distant d’une dizaine de minutes en voiture, ce lieu est une ancienne friche industrielle aux briques rouges, aujourd’hui dédiée au monde du clubbing.

Sur place, nous rencontrons quelques amis de Marc.
Je fais connaissance dehors avec eux, des français aux environs très différents. Du gars travaillant dans la conception de jeux video aux cheveux longs qui n’ont d’égale que sa barbe fournie, aux gars plus propre sur eux bossant dans le management.

Malheureusement la boite où on se rend est vide, si vide !
On attendra un peu mais cela ne bougera pas. Marc se sentait bien gêné, lui qui voulait me faire découvrir Singapour by night !

Comble du déshonore, nous irons tout de même, lui et moi, payer l’entrée de 30$ (!) juste pour pouvoir se soulager la vessie dans les wc du club… Bien vite, cette soirée, de façon ironique, sera nommée et rappelée au titre de BEST NIGHT EVER !

Le lendemain matin, je repars explorer Singapour.
En route pour Bugis street, rue qui se situe à quelques pas du Malay Heritage Centre.

Cette artère était dans le passé le « quartier rouge » de Singapour, réputée pour ses bars et ses nombreux travestis. De ce fiévreux quartier, il ne reste plus rien, faute à la construction du métro en 1985. La rue n’a pu rouvrir qu’en 1991, laissant place aujourd’hui à un immense centre commercial moderne, Bugis Junction.

Enfin presque…
On y trouve aussi Bugis street, une petite ruelle qui s’engouffre dans un immense hall fermé.

Hall occupé par des stands de street food, des boutiques de souvenirs, de vêtements, des petites épiceries, etc, etc…
Bref, c’est un véritable souk !

A plus forte raison que nous sommes samedi, et qu’ainsi le lieu est blindé de monde.
Tous en file indienne dans cette ruelle étroite.

Je n’ai pas encore l’habitude de me mouvoir dans des foules dans un milieu restreint en Asie du Sud-Est, et j’apprend à mes dépends que c’est chacun pour soi, Dieu pour tous !

En effet, si cela bloque en face de vous et que vous ne réagissez pas, préparez-vous à vous faire doubler à gauche et à droite ! Cela a beau être bouché, ces derniers trouveront une place où se faufiler, quitte à jouer des coudes !

Ainsi, je ne regrette pas d’être passé ici.
Je me répète, mais je ne pensais pas trouver ce parfum d’anarchie dans la réputé si carré et ordonné Singapour. Ce parfum n’est pas présent partout, mais il est clairement trouvable à de nombreux endroits.

Je bave littéralement devant les stands de street food, avec leurs nourritures si exotiques les unes que les autres qui ont l’air succulentes… Comme leurs pâtisseries, ou bien encore leurs boissons rafraichissantes de toutes les couleurs…

En sortant de Bugis street, je retrouve la lumière du jour.
Devant l’entrée, se trouve un vendeur de jouets électroniques pour enfant.

Sur le trottoir, ses produits vont dans tous les sens de manière autonomes, avec pertes et fracas.
Je croise alors une petite fille de 2 ans. Les fesses sur le sol, le sourire jusqu’aux oreilles, jouant avec ces appareils. Tellement de bruits et de lumière, c’est trop top vous rendez compte ?!

Cette joie enfantine et pure me fera glisser également un sourire.
J’ai beau me trouver au bout du monde, l’innocence d’un enfant reste la même, quelque soit la culture.

Chinatown se trouve assez éloigné de l’endroit où je me trouve, pour autant, en arpentant les environs, l’empreinte chinoise est très présente.

Je tombe en effet sur des immenses cafétérias, bordées par des dizaines de stands différents, chacun proposant des plats chinois. Toutes ces places sont bien évidemment bondées !

Plus loin, j’accède à une rue où les enseignes sont spécialisées dans la vente de produits religieux bouddhiques.
L’approche de Noël est l’objet d’un curieux mix, où ces mêmes magasins abordent sapins de Noëls et effigies du père Noël !

Devant l’un d’entre eux, une structure a été installée formant un carré, où chaque face explique par écrit comment va se passer votre année selon votre signe astrologique chinois.

C’est ici pris très au sérieux, et je suis ainsi surpris de voir autant de badauds s’arrêter pour lire, c’est le cas de le dire, religieusement, ce qu’on leur prédit pour la nouvelle année.

En descendant sur Waterloo street, je croise Kwan Im Thong Hood Cho Temple, un temple traditionnel chinois bouddhique. Ses couleurs sont vives, et son entrée est interdite si vous avez un appareil photo.

Je resterais ainsi à l’extérieur, sans me sentir lésé car le parvis est tout aussi saturé de monde que l’intérieur.
C’est une immense fourmilière, avec un va-et-vient constant.

Cela vient en grande partie des rites religieux bouddhiques, qui veulent que vous entriez dans le temple pour faire plusieurs prières, puis de brûler de l’encens, de vous rendre dehors, et tout en tenant votre encens fumant, prier encore.

La spiritualité qui ressort de ce rituel est indéniable.
Elle force l’admiration. Surtout qu’elle concerne tous les âges.

Quelques pas plus loin, littéralement, je quitte le bouddhisme chinois pour l’hindouisme indien, de par la présence du temple Sri Krishnan.

Autre religion autres moeurs, ici les chaussures restent devant l’entrée du temple, ce qui donne à voir un tableau assez singulier !

En bas de la rue, un square est présent, occupé par des dizaines de marchants de fleurs.

Terminant ainsi ma petite sortie de manière idyllique, enveloppé de couleurs et d’odeurs.