En ce nouveau jour dans la chaleur suffocante de Kuala Lumpur, l’objectif sera d’aller visiter les tours jumelles Petronas.
Ces dernières étant devenues l’emblème de la ville, à l’instar de Marina Bay Sands pour Singapour.

En attendant, avant l’heure du déjeuner, je me laisse à vagabonder dans Kuala Lumpur.
Accompagné des rayons du soleil doux matinaux, je prend plaisir à flâner dans les rues de Chinatown et des quartiers environnants. La ville est pourtant déjà bien réveillée, les abeilles s’activent de toutes parts, mais il y a quelque chose de plus paisible. De plus tranquille dans l’air.

Evidemment je commence à me faire à cette ville, mais c’est plus que cela.
C’est arriver à trouver du charme dans ces murs décrépis. De l’attrait pour ces ruelles si improbables, où il se joue tellement de tableaux different que je ne pourrais tous les décrire.

Je fais ensuite un passage sur Kasturi Walk.
Ce marché aux puces propose des produits très similaires à ceux sur Petaling Street. Mais Kasturi a été crée en 2011, et il est donc bien plus moderne et lumineux que son concurrent !

Plus d’espace, plus de lumière, plus de propreté, c’est le jour et la nuit.
Mais à force de trainer sur Petaling Street, Kasturi Walk me paraitrait presque trop aseptisé. En tout cas, sa toiture ainsi que son panneau d’entrée ont beaucoup de cachet.

En remontant le marché, où je croise de la nourriture bien appétissante, j’arrive à Lebuh Pasar Besar (Old Market Square).
Ce square tranche avec le reste, car peu d’espace aussi ouvert se trouve dans Kuala Lumpur.

Autrefois coeur commercial de la ville, accueillant les branches de nombreuses banques, elles ont toutes quitté les lieux pour s’installer dans des tours aujourd’hui, laissant cet espace, autrefois très fréquenté, n’être plus que l’ombre de lui-même.

Un lieu qui par sa tranquillité et son architecture ressemble assez à un musée à ciel ouvert.
En effet, les bâtiments, tous colorés détonent. Possédant un style unique, avec un soucis du détail. A l’image de l’horloge placée au centre du square, construite dans les années 1930 et de style art déco.

En me perdant un peu, je me retrouve près du fleuve Klang et découvre Masjid Jamek, la plus ancienne mosquée de Kuala Lumpur, perdue dans une sorte de no man’s land typique de la ville. Elle fut construite en 1907, ce qui témoigne de la jeunesse de la capitale. A comparer à la très ancienne Melaka, Kuala Lumpur s’est construite dans les années 1850, arrachée à la jungle.

Une ville neuve, cosmopolite, attrayante et intrigante.
Elle est ainsi peuplée à 43 % de chinois, contre 45 % de malais. Ce qui en fait en quelque sorte une enclave bouddhiste dans un pays majoritairement musulman.

A côté de ces 2 religions, la religion chrétienne est très minoritaire mais existe toujours.
Quelle ne fut pas ma surprise de tomber au hasard sur la cathédrale Sainte-Marie. De confession anglicane, elle est la plus vieille église de Kuala Lumpur. Pour dire si l’histoire de cette ville est compliquée, cette église fut érigée en 1895. Soit une dizaine d’années avant la première mosquée…

La messe est entrain d’être célébrée, les places vides se comptent sur les doigts d’une main.
Mis à part la rangée de ventilateurs dans l’enceinte, rien de pourrait la différencier d’une autre église.

Les fenêtres étant ouvertes, on peut apercevoir les fidèles depuis l’extérieur.
Je les observerais quelques minutes, fasciné par ces gens. Des malais, semblables aux autres, mais chrétiens. Je n’ai beau ne pas être quelqu’un de religieux, je dois avouer que j’ai trouvé la scène touchante. D’imaginer ces personnes, seules contre tous, étrillées entre l’islam et le bouddhisme, et même l’hindouisme, et qui pourtant gardent leur foi

En passant par un quartier à dominance indienne qui longe Chinatown, je replonge à nouveau dans la folle urbanisation de Kuala LumpurCes quelques rues à majorité indienne me font penser de suite au Little India de Singapour. Les mêmes rangées de magasins de téléphonies, avec la même musique à fond. Et surtout la même proportion d’indiens. En masse, sur le trottoir, dont une bonne partie a l’air de juste prendre position ici sans autre but.

Cette ville est un tel patchwork.
En effet, pour me diriger vers les tours Petronas, j’emprunte quelques mètres plus loin la rue Jalan Tun Perak. J’y découvre une artère bruyante, où se mélange modernité et tradition.

En son centre, des pylônes en bétons viennent soutenir le métro aérien, tandis qu’au niveau du sol le chaos est à son comble, avec un traffic routier dense, où traverser la voie n’est pas une gageure.

Les petites épiceries locales cohabitent avec des banques modernes, ainsi que des chaînes de fast food américaines.
Cette rue est étouffante, assourdissante, mais pleine de contrastes. Elle n’a rien à visiter, ou à offrir, mais je prend un certain plaisir à la parcourir. Au sein de cette aberration urbaine, je me sens dépaysé, tout cela est tellement loin de mes standards occidentaux.

Il est bon de se sortir de sa zone de confort.
Il est bon de se rendre dans des lieux où vous vous dites que vous avez dû changer de planète.

En ce début d’après-midi, la chaleur est inhumaine.
Il m’en faudrait plus pour m’arrêter.

Un bus, qui plus est gratuit, est censé se rendre aux Petronas Twin Towers.
Je ne l’ai pas trouvé, et je dois bien avouer que je n’ai pas beaucoup cherché.

Me voici donc à longer un minuscule trottoir qui borde une route.
La rue, Jalan Raja Chulan, est juste un tronçon de route. Personne ne vient y marcher. Encore moins à cette heure de la journée ! Transpirant de tous les pores, je m’amuse de la situation et de ma certaine inconscience.

Cette sortie suffocante ne sera pour autant pas dénuée d’intérêts.
A mi-chemin, je pourrais profiter en effet d’une bonne vue de Menara Kuala Lumpur, ou Tour KL. La tour classique de toutes les mégapoles ! Celle-ci mesure 421 mètres et à ouvert en 1996.

Plus loin, à proximité d’un station essence Shell, se trouve un imposant parking extérieur.
Un grand mur fatigué est présent, et possède une immense fresque en street art. Un tag colossal et coloré qui vaut le coup d’oeil.

Tout proche encore, je croise des bâtiments anciens abandonnés, qui possèdent un charme lugubre.
Un veritable décor de cinema.

Après ces 800 mètres en solitaire, je retrouve la civilisation, en faisant mon entrée dans KLCC.
Ce diminutif pour Kuala Lumpur City Center désigne un quartier ultra moderne, conçu dans les années 90. Une atmosphère tout aussi contemporaine que Bukit Bintang, mais avec une touche de luxe supplémentaire palpable.

Un étalage de richesse illustré par la presence de nombreuses tours, de parcs et de fontaines.
Les centres commerciaux, les hôtels et les restaurants chics sont disséminés dans ce périmètre. C’est véritablement le quartier des malaisiens privilégiés et des expatriés.

Dégoulinant de sueurs, les cheveux en vrac, j’aperçois enfin le but de ma venue : les tours jumelles Petronas.

Inaugurées en 1998, d’une hauteur totale de 452 mètres (qui en faisait l’edifice le plus élevé du monde à son ouverture), ces tours impressionnent. Pour vous donner un ordre d’idée, notre bonne vieille Tour Eiffel mesure 300 mètres, et l’Empire State Building s’arrête à 449 mètres ! C’est dire si on se sent tout petit à leurs pieds.

Une fois à l’intérieur, la climatisation est d’un soulagement orgasmique après cette heure passée à tourner dehors dans le cagnard. A l’entrée, Petronas ne fait pas dans la dentelle, et a ainsi installé 2 répliques de ses voitures engagées en Grand Prix de Formule 1. Pour le plus grand bonheur des touristes, et des messieurs en particulier il faut bien le dire, tous avec leur appareil photo pour immortaliser le moment !

Un peu plus loin, j’entre dans le vif du sujet, à savoir Suria KLCC.
Un centre commercial hors norme. De par sa localisation, mais bien sûr de par sa taille et du luxe qu’il s’y dégage. Une foule présente importante, qui est un curieux mélange de malaisiens aisés et de touristes. Ces derniers venant d’univers très larges. Allant de riches couples arabes où la femme porte le nikab…à des backpackers sans le sou comme moi.

Au coeur de l’enceinte, un immense sapin de noël, avec toute la décoration qui va avec ainsi que le père noël pour se prendre en photo. Un exemple de plus qui illustre que cette fête religieuse est devenue une fête commerciale ! Bien étrange ainsi de tomber au milieu de ce décor alors que je me trouve en Malaisie, où je me balade en short toute la journée, et où accessoirement l’islam est la religion d’Etat. Décalages, décalages !

Séquence émotion ensuite lorsque je croise la chaîne de fast food Wendy’s dans les allées du mall.
Je n’avais pas recroisé cette chaîne de restaurants et leurs succulents burgers depuis mon dernier voyage sur le continent Américain ! Soit une paire d’années…Ooh, si basses tentations qui montent en moi…

J’ai de toute façon plus soif que faim et je me prend ainsi simplement un ice tea.
Il est encore bien trop tôt pour manger. Pour preuve, dehors, c’est le déluge total. Sans regarder ma montre je peux donc vous dire que nous sommes en fin d’après-midi…

Une fois que le ciel a fini de pleurer, je met les pieds dehors en prenant la sortie opposée, et je me balade ainsi dans KLCC Park, espace qui borde les tours. La vue y est encore meilleur, et votre sentiment d’insignifiance, plus présent que jamais.

Un spectacle d’eau et de lumière s’y déroule le soir.
Devant encore attendre plusieurs heures avant que la nuit ne tombe, je décide de retourner à ChinatownToujours à pied, toujours en me guidant de manière approximative avec googlemap.

Cette fois-ci, mon trajet me fera passer par Bukit Bintang.
Un quartier que je découvre encore un peu mieux.

Futuriste avec son monorail et ses buildings recouverts d’écrans publicitaire à la Times Square.
Bouillonnant également. Par les travaux qui n’en finissent pas. Par la foule présente. Sans oublier ses endroits plus glauques, que je déniche en marchant, avec des bars bien louches où des rabatteurs m’interpellent pour y faire un tour.

Je découvrir également la popularité d’Eric Cantona dans ce pays.
Il est en effet assez célèbre pour être placardé un peu partout en 4×3 pour une campagne publicitaire.

De retour dans ma chambre, j’en profite pour planifier un peu ma prochaine destination.
Kuala Lumpur est intéressant, mais ma route est encore longue et n’attend pas. Mais où aller encore une fois ?

Le point final de mon séjour en Malaisie semble se dessiner à Penang, province qui se trouve au nord-ouest.
De là bas, la Thaïlande sera en ligne de mire.

Prenant goût à la Malaisie, j’aurais bien aimé ne pas monter en flèche, et faire quelques stops.
Comme dans la ville d’Ipoh qui se trouve à mi-chemin de Penang. Ou mieux, visiter les Cameron Highlands, une région sauvage où il y a beaucoup de randonnées à faire. Mais il faut passer par des agences de voyage pour réserver des tours. Les treks sont assez couteux, et niveau organisation compliqué également d’amener mes sacs et surtout mon laptop en pleine nature et de leurs trouver une place en sécurité.

Je me résigne ainsi à me diriger directement vers Penang.
J’aurais pu m’y rendre demain samedi, mais j’ai eu quelques matchs sur Tinder que j’aimerais…creuser un peu. Le départ sera donc pour dimanche.

La nuit est tombée, il est l’heure de se diriger de nouveau vers les tours jumelles Petronas.
Dehors, Chinatown est déjà en ébullition. J’emprunte avec gourmandise une rue parallèle toute proche, Jalan Bandar, pour croiser une fois de plus le temple Sri Mahamariamman.

Fondé en 1873, il est le plus ancien temple hindou de la ville.
Son raffinement s’apprécie encore plus le soir venu. En effet, son entrée imposante et coloré, orné de petites statuettes, est alors éclairée, donnant à voir une scene d’une beauté envoutante.

Je fais ensuite l’effort de trouver le bus (gratuit !) qui fait le tour de la ville, et je le prend jusqu’a arriver aux abords de KLCC.
Je fais l’erreur cependant de m’arrêter encore assez loin des tours Petronas.

Dans cette nuit chaude et humide, me voilà à me battre pour trouver mon chemin.
A traverser des routes, à rentrer dans des centres commerciaux, puis à en ressortir en empruntant des passerelles surélevées qui relient different buildings. Avec des indications à chaque croisement pour ne pas se perdre.

Cette balade non prévue dans les entrailles de KLCC me ravira.
L’univers dans lequel j’évolue me paraissant si invraisemblable. Passer du quartier chaud chinois à cet endroit si avant gardiste est d’une si grande bizarrerie. Sentiment accentué par cette température toujours aussi élevée qui me fait me balader en t-shirt et short malgré la nuit tombée.

Je me sens dépaysé.
Et j’adore ça.

Tous ces efforts seront récompensés.
Le spectacle se déroulant au pied des tours jumelles Petronas étant simplement sublime.

La foule est nombreuse, rassemblée autour des bassins.
Le jeu des jets d’eaux, accordé avec la lumière et la musique, est à la fois poétique et impressionnant. Cela a beau être gratuit cela reste grandiose ! La seule référence que j’ai est le spectacle d’eau du casino Bellagio à Las Vegas, et je dois dire que celui des tours Petronas n’a pas à rougir.

Je rentre pour de bon à Chinatown, en rentrant à pied en empruntant les rues de KLCC et de Bukit Bintang.
Je me perd dans la bonne humeur en chemin. Mettant une petite heure à rentrer. Histoire de vivre et de profiter de cette atmosphère si électrique et particulière des beaux quartiers de Kuala Lumpur.